Comment utiliser positivement les contraintes

jacques de meullesComment vivez-vous les contraintes ? Vous sentez-vous fortement contrarié(e) lorsqu’elles se présentent ? les voyez-vous comme une malédiction ? Vous lirez dans l’histoire de Jacques de Meulles  au Québec comment les contraintes peuvent parfois avoir des conséquences imprévues, et comment vous pouvez y faire face de façon profitable.

En 1684, Jacques de Meulles, alors intendant de
la Nouvelle-France (le futur Québec), fait face à
une situation catastrophique.

Les fonds budgétaires annuels envoyés par le Roi
de France n’arrivent pas.
Il n’a plus rien pour payer les fonctionnaires et les
troupes de soldats. contraintes
Les Iroquois menacent les français de toutes parts,
les épidémies ont décimé une partie de la population
et voilà maintenant qu’il n’a plus aucun pouvoir par
manque d’argent. contraintes

Pris dans un étau, il va alors faire preuve d’une créativité
extraordinaire. Son ingéniosité va en effet le conduire à
créer les premiers « billets de banque ».

Il s’agit en fait de « monnaie carte » : le papier étant trop
mou, il a l’idée de récupérer les cartes à jouer qu’on
trouvait en abondance dans la colonie à cette époque,
et de les transformer en billets en inscrivant un montant
suivi de sa signature et de son sceau de cire sur la
face blanche de la carte. contraintes
Ainsi par exemple, la dame de trèfle équivaut à 4 livres.

Pour rassurer les commerçants, et avec l’accord du Roi,
il proclame que les cartes seront rachetées dès que les
fonds arriveront de France. contraintes

En attendant, chacun doit accepter les cartes à leur valeur

nominale comme moyen de paiement. Et ça marche ! Chacun lui fait
confiance et sera effectivement remboursé quelques
mois plus tard.

Ainsi est né le premier « billet » de banque.

L’intendant de Meulles n’avait sans doute pas imaginé
que cette solution de « dépannage » aurait un tel succès
et serait plus que jamais utilisée des siècles plus tard.

De Meulles aurait-il eu cette idée sans contraintes ?
Sans doute pas…
Si la créativité est synonyme de liberté pour beaucoup,
de nombreux artistes considèrent les contraintes comme
un moteur pour créer.

« Toute contrainte m’est grâce » disait Léonard de Vinci.

Paganini, un violoniste exceptionnel, cassait parfois l’une
ou l’autre des cordes de son violon pour rendre l’exécution
du morceau plus exigeante encore. Il lui arriva même d’en
briser trois, de terminer la partition sur la dernière et de
saluer la foule en disant : « Une corde et Paganini ! »contraintes

Django Reinhardt, guitariste fabuleux, fut gravement brûlé
dans l’incendie de sa roulotte et perdit l’usage de deux doigts.
Après une interminable rééducation, il mit au point une
nouvelle technique de jeu musical si fascinante qu’il devint
un des meilleurs guitaristes du monde.

Le roman de Georges Perec « La disparition » ne contient pas
une seule fois la voyelle « e » ! Ce faisant, il adopte ainsi la
démarche « oulipienne » qui consiste à injecter de la contrainte
pour susciter de la création inédite et forcer le système à
sortir de son fonctionnement routinier.

Accueillez les contraintes… elles peuvent devenir de
fabuleux tremplins pour ceux qu’elles n’effraient pas.
Pensez aux jeux : les règles y sont nécessaires si on
veut pouvoir jouer… sans règles, pas de jeux possibles.

Ce texte nous a été proposé par Sylvie Roche, cultivatrice de joie, je l’en remercie !

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